Résidence sur Bise noire
2 semaines en mer entre Athènes et Syros, et une semaine en résidence à l'Akropoditi dance centre.
À partir de la figure de la sirène, COLOC propose un récit à travers une performance de pôle dance, dans un paysage sonore. La phase de transformation corporelle et le conditionnement d’une sirène (de chimère à humaine, ou inversement) est toujours effacée dans les contes, qu’il s’agisse chez Hans C. Andersen ou dans la mythologie grecque.
Tant que le ciel est en bas tend à traverser cet état transitoire comme un long processus, parfois lent et douloureux, puissant, émerveillé ou extatique. Par la voix, la force et l’endurance, la performance propose de s’immerger dans une récit qui s’élève au dessus du sol.
photo : Raphaëlle Müller
"À Fribourg, on trouve dans les rues de la ville des chaises orange sur lesquelles sont imprimés des noms de personnalités ayant visité la cité. Judith Butler, Geraldine Chaplin ou encore Nina Hagen. Sur la chaise Federico Fellini, il est inscrit que ce dernier est venu à Fribourg en 1976 à l’occasion du mariage de Magali Noël.
Quelques décennies plus tard, Ludovic Vial revient à Fribourg pour rendre hommage à cette dernière, qui n’est autre que sa grand-mère. La forme est celle d’un concert performatif, d’une réécriture sur les pas et dans les mots de celle qui chantera pour toujours Fais-moi mal, Johnny !
Gradisca retisse les liens et les multitudes présentes dans les histoires familiales et les mythologies intimes et collectives qui en émergent."
Laurence Wagner
photo : Julie-Folly
Deuxième résident du programme Looming, l’artiste transdisciplinaire Ludovic Vial continue un travail collaboratif avec evo mine lambillon, danseureuse et chorégraphe.
Formé en art visuel à la HEAD et récemment diplômé de La Manufacture en mise en scène, Ludovic Vial travaille sur des dispositifs qui intègrent le texte et le mouvement avec l’espace.
Fruit d’une première recherche présentée lors de son diplôme à La Manufacture, cette nouvelle collaboration avec evo mine lambillon intègre différents niveaux de questionnements relatifs à l’appartenance et l’individu et constitue une conversation en cours entre les deux artistes.
"A partir de matière textuelle poétique questionnant les notions d’identités et d’origines, nous allons chercher leurs traductions dans le mouvement et voir ce qu’il reste de la parole. Comment ce tissage toujours en changement transite à travers différents tableaux et dessine une performance qui cherche à s’émanciper dans l’écriture du présent ? Quel dialogue avec la musique et avec l’espace peut s’opérer ?" - Ludovic Vial
http://fluxlaboratory.com/fr/programme/en-residence-ludovic-vial-avec-eva-lambillon-3807
photo : Eden Leviam
lecture
Bains des Pâquis /CH
sur une invitation de Lynn Briggs
18 décembre 2021
"Sous la forme d’une longue liste de haïkus, j’ai collecté au fil du temps, pensées, références, images et réflexions, créant du sens par leur successions. Autant d'histoires personnelles, sentimentales et sexuelles, que de questionnements sur l’identité et les représentations queer, le tout dans un long fleuve de mots qui viennent résonner entre eux."
Ludovic Vial étudie les arts visuels à la Head - Genève, puis la mise en scène à la Manufacture. Iel questionne dans sa pratique la place de la parole, oscillant entre les genres et les langages, de la performance à l'écriture du mouvement ou du son. Iel s'intéresse également aux formes proches de l'intime et du documentaire, qui tentent une relative capture du présent.
La révolution des icebergs raconte une transition non-binaire. Un voyage, qui débute seul dans sa chambre et ses pensées, traverse les expériences et la nuit, et continue par la danse et l’utopie d’une émancipation par le mouvement.
En s’inspirant d’extraits de Testo Junkie, de Paul B. Preciado, de poèmes écrits après un vertige identitaire dans une communauté en Allemagne et d’éléments empruntés à la culture populaire, la performance est une oscillation avec ces différents matériaux, en changement permanent.
Comment considérer la non-binarité dans une culture construite sur un modèle binaire ? Comment cette posture influence une création collective ? Quelle conscience s’affine alors afin de repenser son rapport au monde et peut-être une révolution ?
photo : Nicolas Brodard
"Cet essai contient des extraits de textes récupérés, régurgités et remontés ensemble.
Certains viennent d’un moment de vertige identitaire, notamment après une résidence de danse à Ponderosa, Stolzenhagen. On pourra y croiser la pensée de Wittig, Preciado ou Winnicott, entre autres, et des expériences liées à la préparation du Out 8.
A partir de ces matériaux, ce qui m’intéresse n’est pas de considérer mon vécu comme uniquement le mien, mais comme une constellation d’éléments interconnectés, sociopolitiques et historiquement présents.
Je vous propose donc d’oublier ici tout ce que vous savez avant de plonger."
Disponible à la librairie La Dispersion.
photo : Grégory Batardon
Partant de la notion de «l’étranger» et des concepts d’éloignement, de différence et de rencontre qui la sous-tendent, Agenda propose d’aborder cette question politiquement chargée à travers le prisme du collage. Ensemble de morceaux d’autres choses, le collage traite l’espace comme une toile où sources et références trouvées s’accumulent et maintiennent une proximité impossible. Comme notre monde, il abrite un dialogue durable de contradictions et de significations. Façonné à partir du contenu procuré par les douze danseur·euse·x·s, Agenda questionne les nuances du rapport coexistence–conflit et la façon dont l’affect façonne les espaces que nous habitons.
Cet opus, créé en avril, est une nouvelle version de la pièce Folk-s, Will You Still Love Me Tomorrow ? (2013), qui a fait connaître le nom de l’artiste italien. Enracinée dans une danse traditionnelle de Bavière, le schuhplattler (« batteur de chaussures »), The Collection redistribue pour seize danseurs, au lieu des six originels, le vocabulaire de sauts, de claques sur les cuisses et sur les chaussures qui rythme cette parade ultradynamique. En lignes ou en cercle, les interprètes dessinent la cartographie épurée d’un rituel contemporain. Une séquence plus classique de pas académiques offre une juxtaposition de deux univers qui s'achève quand il ne reste plus qu'un danseur sur scène ou plus aucun spectateur.
A partir d’un scène post-apocalyptique dessinant l’isolement d’un personnage confiné chez lui à la suite de la propagation mondiale d’un virus, j’ai pu réaliser une capsule reprenant les codes du cinéma hollywoodien mainstream. Le potentiel dramatique de la scène m’a poussé à accentuer des expressions faciales à la limite du burlesque, et du surjeu tout en restant réaliste et étrange. On peut y voir des travellings de côté ou en avant, une musique à suspense et des gros plans expressifs. L’environnement scénographié est sculpté par des couleurs improbables, qui viennent renforcer la tension de la scène.
Quelque part à Genève, une amitié entre une bande de meufs s’est façonnée entre le Rhône et l’Arve, pile à l’endroit où les deux fleuves se rencontrent et se mélangent de façon homogène. C’est ça qu’on appelle Jonction. Un départ peut chambouler beau- coup de choses. Il y a ceux qui partent et ceux qui restent. Ceux qui partent, laissent derrière eux des souvenirs. Ceux qui voient les gens partir, détiennent la mémoire et gardent les souvenirs malgré eux.
Actualisation de la pièce originale, narrant la fusion d’une petite entreprise française de papier toilette avec une multinationale américaine. A l’époque, une première dans les récits du marketing, de la transformation d’échelle à la réappropriation par le capitalisme. Alors comment résister aujourd’hui à un système qui se nourrit d’absolument chaque aspect de notre vie ?
Photo : Nicolas Brodard
Pendant le confinement, nous avons adapté l’invention de Morel d’Adolpho Bioy Casares, en performance virtuelle sur Microsoft Teams. Entre le Pavillon Bosio, et la Manufacture en temps de distanciation sociale, nous avons retenu du roman l’idée d’un narrateur en captivité sur une île, entouré par des images qui ne le voient pas. Il essaye de communiquer, voire même en tombe amoureux, mais celles-ci ne semblent pas réagir à sa présence. Alors comment les rejoindre sans rentrer soi-même dans la danse? Comment aujourd’hui aussi les écrans deviennent tout autant une surface de projection parfaite entre les fantasmes et les fantômes ? La machine géniale permettant de s’enregistrer à jamais avec eux.
Photo : Luis Amaro
A partir de l’opéra-farce de Jacques Ibert racontant l’histoire de Boniface, marchand de porcelaine souhaitant se débarrasser de sa femme hystérique, nous avons imaginé une mise en scène contemporaine et féministe, redonnant le pouvoir à la femme embarquée dans sa propre mise en vente. Accompagné du chef, des chanteur.euse.x.s de l’orchestre de la HEM Genève, nous avons collaboré à une réactualisation du livret et une adaptation en passant par les figures de la Commedia dell’arte.
"La Cie Folledeparole et ses complices se glissent entre les toiles, créent des espaces éphémères pour surprendre, séduire et provoquer … l’imagination, le désir, la question.
Le temps d’un flirt, en solo, duo ou plus, de jeunes artistes émergent.e.s se lancent sur scène pour chanter, danser, manifester, se métamorphoser sous vos yeux. A travers leurs performances, c’est une « âme », un « corps » communs qui invitent à mêler nos sensations.
Attention iels sont irrésistibles !"
Isabelle Chladek
Lorsque la salade devient l’élément ultime pour se réaliser, la fable surréaliste du héros de supermarché prend vie. Iceberg, c’est le motif mais aussi la dramaturgie globale du projet.
D’un premier tableau sur les mensonges et la fête comme substitut, on passe ensuite par les mythes de Narcisse et Méduse, qui viennent former l’iconographie du protagoniste. On se perd dans les projections de méduses, entre les miroirs sans tain et les visages figés du héros par les caméras. La musique des Platters tourne en boucle pour finir par un soupir, avant que le rameur en bois bricolé continue à faire tourner le vinyle.
Entre les codes de la pop culture et l’acidité d’un rêve autofictionnel déchu, on cherche peut-être à refouler une dernière fois ce qui était tranquillement immergé.
https://act-perform.net/archiv/actitem/2019/act_geneve/medusa-5734/
photo : Shing-Tak Liu
Lecture d’un texte imprimé sous forme de rouleau de papier toilette. Au fur et à mesure que le texte est déroulé, il se forme un amas de papier au sol. Récits autofictionnels, expériences sentimentales et sexuelles, notes, plans, questionnements métaphysiques, citations et pensées s’articulent ensemble et s’enchainent à la vitesse du déroulement du rouleau.
photo : Baptiste Coulon
"Une silhouette dans les projections. Lunettes en place. Le monde comme une piscine ou un aquarium municipal. Des méduses en transparence dans la transparence de l’écran. Elles flottent. Un félin à épaulettes appuie sur play. Only you. Le bal des méduses. Il soupire. Et ça repart." - Cassiane Pfund
COLOC, c’est une expérience qui propose de questionner les notions de partage, d’hybridation et de genèse. C’est la création d’un univers chimérique, utilisant nos représentations du monde pour en faire un voyage. En passant de l’espace à la terre, puis l’océan, filmés en gros plan, on donne un nouveau regard sur ce qui nous entoure : le microscopique devient macroscopique et inversement. Méditation visuelle, musicale et synthétique, on cherche aussi à rassembler, comme dans une colocation, partager l’expérience et le langage, le temps d’un instant.
Déambulation à travers les discussions de sites de rencontres contemporains. Phrases toutes faites, répétées, se vidant de leur sens, résonnent en boucle dans les échanges qui ne peuvent aboutir. On chatte, on s’habille, on boit un verre, mais communique-t-on réellement?